La géologie

Stonehammer allie une histoire d’un milliard d’années d’activités géologiques relativement continues à une longue histoire de recherches. À Saint John même, on peut observer la plupart des configurations géologiques de la région. Peu de villes canadiennes peuvent rivaliser avec elle en matière de diversité etcomplexité géologiques. Si on tient compte de la plus grande partie du parc, près d’un milliard d’années d’histoire de la Terre y sont représentées, du Précambrien tardif (Néoprotérozoïque) à la dernière période glaciaire (Quaternaire).Seules les pierres du Jurassique, du Paléogène et du Néogène sont absentes des régions côtières.

Stonehammer est un exemple des effets de la tectonique des plaques et son histoire, liée à la fermeture de l’ancien océan Iapetus et de l’ouverture de l’océan Atlantique dans sa forme moderne, a commencé à la fin du Précambrien, il y a environ un milliard d’années.

Voici les périodes géologiques accompagnées d’une brève explication et d’exemples d’endroits où les constater sur le territoire du géoparc et où on peut les apprécier et les comprendre.

1000 à 541 Ma (millions d’années)

PRÉCAMBRIEN

Les roches les plus anciennes et le début de la vie

Les roches plus anciennes, qui appartiennent au groupe de Green Head de la fin du Précambrien, ont environ 800 millions d’années. Élément central du parc Stonehammer, elles affleurent en direction nord-est depuis la limite ouest de Saint John au-delà de ses limites est. Le groupe de Green Head constitue l’un des paysages les plus proéminents et englobe les crêtes rocheuses situées près de l’embouchure du fleuve Saint-Jean et responsables des rapides réversibles. Il contient des Archaeozoon acadiense, le premier fossile de stromatolithe et le premier fossile précambrien jamais décrit avec précision dans des travaux scientifiques.

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541 à 480 Ma

CAMBRIEN

L’explosion de la vie

Les roches du groupe Cambrien-Ordovicien de Saint John (541 à 480 millions d’années) dominent la plus grande partie du centre de la ville et affleurent en plis synclinaux orientés vers le nord-est et en blocs faillés plongeants sur l’orogèneavalonien de la fin du Précambrien. Le groupe de Saint John a été étudié en détail pour la première fois par George Matthew dans les années 1860. Il est à la base de ses études classiques des fossiles du Cambrien. Le géologue a décrit les roches du Cambro-Ordovicien dans une douzaine de publications. En 1863, George Matthew, Fred Hartt et Loring Bailey découvraient les premiers trilobites jamais décrits au Canada et Matthew décrivait les tout premiers fossiles coquilliers du Cambrien inférieur. Alors qu’il était encore enfant et avant de devenir un paléontologue de renommée internationale de l’American Museum of Natural History, le fils de George Matthew, William, y découvrait un des plus grands trilobites du monde, le trilobite Paradoxides regina. Expert canadien du Cambrien au XIXe siècle, George Matthew a reçu la visite de son collègue américain Charles Walcott.

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  • Passage du port
  • Rue Somerset au fort Howe

450 à 430 Ma

ORDOVICIEN-SILURIEN

Des océans aux volcans

En 1887, George Matthew signale la découverte de vestiges de pteraspis, un poisson du Silurien, le tout premier connu en Amérique du Nord. Les roches volcaniques et sédimentaires du Silurien qui se trouvent au nord du parc ont été formées lors de la fermeture de l’océan Iapetus, ce qui a entraîné la création du supercontinent nommé Pangée.

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375 Ma

DÉVONIEN

La naissance des montagnes

Les roches du Dévonien qui recouvrent les terranes du début du Paléozoïque sont constituées de roches sédimentaires et volcaniques. Des plantes fossiles y ont été découvertes, ainsi que le Holoptychius, un crossoptérygien du Dévonien.

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355 Ma

CARBONIFÈRE INFÉRIEUR

Les rivières et les forêts

Les roches sédimentaires du Carbonifère qui affleurent partout dans le parc sont au centre des histoires de fossiles les plus passionnantes. Près de l’extrémité Estdu Géoparc mondial Stonehammer de l’UNESCO, la formation d’Albert du Carbonifère inférieur révèle ce qui a été décrit comme la plus ancienne forêt fossile au Canada. Les vestiges de près de 700 arbres, la plupart toujours debout, dressent le portrait d’une forêt de lycopodunées précoces poussant le long des berges de fleuves sinueux. La potasse et le sel sont extraits des roches sédimentaires sus-jacentes, et du pétrole ainsi que du gaz ont été découverts dans la région.

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315 Ma

CARBONIFÈRE SUPÉRIEUR

Pangée et Âge du charbon

Les roches de Stonehammer datant du Carbonifère supérieur sont semblables à celles des falaises fossilifères de Joggins (patrimoine mondial de l’UNESCO), situées de l’autre côté de la baie de Fundy, en Nouvelle-Écosse. Le site des Fern Ledges de Saint John est probablement le plus connu des sites du Carbonifère supérieur du Nouveau-Brunswick. En 1914, la paléobotaniste britannique Marie Stopes établissait l’âge des schistes du Carbonifère supérieur des shales de « FernLedges », rendus célèbres en 1868 par Hartt et des membres du Steinhammer Club dans la deuxième édition de l’ouvrage clé Acadian Geologyécrit par William Dawson en 1868. Hartt, tout comme Samuel Scudder de Boston, a décrit certains des plus vieux insectes de ce site dans les années 1860. Il s’agissait du Lithentomum hartii, ainsi nommé en l’honneur de Fred Hartt, et du Xenoneura antiquorum, réputé avoir un organe de stridulation et classé dans les « insectes à cri strident » des forêts primaires. C’est l’activiste sociale et paléontologiste Marie Stopes qui mit fin à la discussion concernant l’âge des roches. Les roches du Carbonifère ont également produit un intéressant assortiment de traces d’arthropleurides géants, d’empreintes de tétrapodes et de fossiles végétaux.

WHERE TO SEE IT

  • Plage McPhersons
  • Plage Reeds
  • Parc Seaside

255 à 199 Ma

PERMIEN-TRIAS

La rupture de Pangée

Les roches permo-triasiques que l’on retrouve à Saint John, à St. Martins, à Quaco et le long du spectaculaire sentier Fundy témoignent de la rupture de Pangée et de l’ouverture de l’océan Atlantique. L’érosion littorale du grès a produit de spectaculaires grottes marines et des formations rocheuses en forme de pots de fleurs.

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20 000 à 3 000 années avant nos jours

QUATERNAIRE

La dernière période glaciaire

L’histoire du quaternaire se manifeste dans des sédiments tardiglaciaires et postglaciaires du dernier maximum glaciaire ayant eu lieu voici 20 000 ans. Des moraines, des dépôts d’épandage fluvioglaciaire, des tills et des encoches littorales soulevées peuvent être observés dans le parc. L’un des plus beaux témoignages de la dernière période glaciaire du Parc naturel Irving se trouve à Saints Rest Beach, où un glacier de marée a laissé un épandage fluvioglaciaire interdigité avec dépôt d’argile marine, contenant des fossiles de myes, d’escargots, d’oursins de mer et d’ophiures.

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